Aurk 12

PREMIER CONGRÈS INTERNATIONAL

DÉMOCRATIE COMMUNALE

Communauté, pouvoir populaire et autonomie : des pratiques pour transformer la démocratie

Date de première publication: 15/12/2020

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À l'automne 2021 (13-16 octobre), le premier congrès international sur la démocratie communale se tiendra dans la ville de Hernani (Pays basque), où seront débattues des idées et des pratiques collectives concrètes qui remettent en question et cherchent à transformer les modèles actuels de démocratie.

Ce Congrès est organisé par l'association Paix avec Dignité - Bakea Duintasunarekin en lien avec le travail des mouvements sociaux et les dynamiques de transformation, et par le groupe de recherche en Sciences Sociales Parte Hartuz de l'Université du Pays Basque UPV/EHU, qui combine la recherche académique et sociale des processus de transformation démocratique. Le Congrès cherche à analyser, à partir de la théorie et de la pratique, les processus et les expériences où la communauté, le pouvoir populaire, l'autogestion, l'autonomie gouvernementale, les valeurs communes et la participation collective sont à la base de la transformation. Pour cette raison, il se veut un espace-processus de réflexion, de débat et d'analyse pour les personnes et les mouvements populaires qui travaillent à la transformation sociale des communautés et des collectivités.

​​​​​​​Nous avons l'intention de mener des activités antérieures qui généreront des réseaux, des analyses, des contacts et des débats dans le cadre de ce processus de réflexion collective.

 

PRÉSENTATION

Depuis la fin du XXe siècle, nous sommes plongés dans une crise civilisationnelle sans précédent, dans laquelle divers processus systémiques se sont conjugués : la crise structurelle du capitalisme ; une crise économique et écologique ; une crise alimentaire, énergétique, climatique, migratoire et démographique ; une crise des soins, de la santé et des valeurs ; une crise politique majeure et une crise de crédibilité des institutions gouvernementales.

 

Dans, des situations conflictuelles, violentes, parfois dramatiques et catastrophiques ont été générées, lesquelles vont s'aggraver au cours des prochaines décennies. C'est à partir de cette urgence sociale que nous sommes amenés à réfléchir à des stratégies d'auto- gouvernement et de résistance pour faire face aux difficultés et aux défis auxquels nous sommes confrontés.

 

La crise du modèle de démocratie libérale, en tant que système de gestion de nature représentative et/ou participative, s'exprime par des processus de concentration du pouvoir politique dans des organismes supra-étatiques et supra-gouvernementaux qui éloignent de plus en plus les centres de décision politique des personnes qui sont affectées par leurs actions. Elle implique également la fusion du pouvoir politique et des pouvoirs économiques, puisque les intérêts des multinationales et des familles les plus puissantes sont ceux qui déterminent les décisions politiques, transformant les dirigeants élus en simples gestionnaires au service d'intérêts privés.

 

Face au manque de confiance dans les partis politiques, les institutions publiques et le modèle représentatif, et face à l'impossibilité de la vie elle-même, des dynamiques collectives et communautaires naissent qui renforcent, génèrent et projettent d'autres manières de comprendre et d'habiter le monde. Ce type de pratiques situées, d'une grande diversité, développent une logique politique différente, à partir de laquelle elles influencent et cherchent à transformer le modèle actuel de démocratie. Au cœur de ces expériences - qu'il s'agisse de pratiques historiques ou ancestrales, de réinventions créatives ou d'initiatives nouvelles - se construisent des sujets communautaires et des subjectivités politiques qui confrontent l'individualisme et qui justifient l'idée de communauté pour la construction de la société. En ce sens, le concept de pouvoir populaire apparaît aussi - de manière transversale - dans différentes pratiques, comme une idée-force  depuis laquelle  définir le sujet politique en transformation.

 

OBJECTIFS

En ce moment historique, il est d'une importance vitale d'étudier, d'analyser et de faire connaître les  pratiques et d'expériences collectives d’organisation qui émergent des communautés, entre autres choses, pour construire un sens commun partagé de la façon de faire et d'exercer la démocratie. Le but de ce Congrès international est de générer un espace  de rencontre et de réflexion collective pour le mettre ensemble, avec le double objectif de leur donner de la visibilité et de les renforcer, d'une part, et de construire des alliances de solidarité et des relations de soutien mutuel, d'autre part.

 

Le Congrès de la démocratie communale vise à faciliter l'articulation des réseaux, des processus et des dynamiques de travail commun entre divers agents (militants sociaux, militants politiques, chercheurs, universitaires, collectifs, agents institutionnels), et à différentes échelles (locale, régionale, étatique, internationale).  La participation et les contributions des mouvements qui génèrent ces pratiques communautaires sont les bienvenues, ainsi que celles des chercheurs, des acteurs sociaux et des personnes impliquées dans la. Rassemblant des expériences locales et une infinité d'initiatives et de projets des cinq continents, ce Congrès est proposé comme un espace-temps dans lequel partager des connaissances pour promouvoir des processus de transformation sociale. Parmi  déjà confirmées figurent des expériences de l'Italie, du Brésil, du Venezuela, du Kurdistan, du Chili, de l'Afrique du Sud, de l'Argentine, de la Catalogne, du Paraguay, des États-Unis, de la Colombie et du Pays basque.

 

LIGNES DE TRAVAIL

Le Congrès sera organisé autour de plusieurs lignes thématiques et de travail, dans le but de. Chaque ligne thématique, inclura  aussi bien des analyses théoriques de la démocratie communale et du pouvoir populaire (processus historiques, propositions, aspects idéologiques, etc.) que des expériences ou processus spécifiques d'auto-organisation et d'autogestion communautaires (des pratiques les plus répandues et établies aux expériences les plus petites et les plus naissantes).

 

Les lignes thématiques suivantes sont proposées :

 

  • La construction des sujets populaires émancipatoires : diversité et articulation.
  • Contributions féministes au pouvoir populaire.
  • La production du commun pour la reproduction de la vie.
  • Le territoire comme espace de pouvoir populaire : la collectivité et la communauté.
  • La pensée décoloniale au service du pouvoir populaire.
  • Hégémonie sociale et culturelle pour un nouveau pouvoir.
  • Antagonismes, résistance et autodéfense populaire.
  • Le pouvoir populaire et ses relations avec l'État, les institutions et les organisations.
  • Démocratie communale : contrôle collectif face à la crise de la démocratie libérale.