Carlos Santamaría y su obra escrita

 

Lo mudable y lo inmutable en la vida de la Iglesia

 

Documentos, 21 zk., 1956

 

      L'Église est «inmuable dans la constitution et dans les «structures que son divin Fondateur lui a données»: «dans son essence elle se maintient toujours identique à elle-même», mais cela n'empêche pas «qu'elle aie subi des changements divers au cours des siècles» (Disc. de S.S. Pie XII au Xème Cong. Int. Scienc. Hist. le 7 sept. 1955).

      Elle est en effet «un organisme vivant qui s'accroît et se développe» (Mediator Dei) qui «tend à sa maturité tout en restant égal à lui-même» (Disc. du 29 Avr. 1949).

      CETTE DOUBLE AFFIRMATION, QU'IL Y A DANS L'EGLISE DES CHOSES IMMUABLES ET DES CHOSES MUABLES, REAPPARAIT CONSTAMMENT DANS LES ENSEIGNEMENTS DE S.S. PIE XII. Ou pourrait même trouver que c'est un des sujets qui tiennent à coeur son âme pastorale et qu'il mérite d'être considéré et étudié par des «conversants» dans un esprit d'amour à l'Église et de respect à la réalité surnaturelle de celle-ci.

      A ce propos on peut faire remarquer, du premier abord, l'existence de deux familles d'erreurs qu'on pourrait appeler les immobilismes stériles et les mobilismes imprudents.

      Â«S'il est vrai que ceux qui, dans un élan de nouveauté puérile et immodérée, gênent, avec leurs doctrines, leurs actes et leurs agitations, l'immutabilité de l'Église, se trouvent dans une erreur; il ne l'est pas moins que ces autres qui, plus ou moins consciemment, tâchent d'ankyloser l'Église d'une immobilité stérile, ne se trompent pas moins». (Disc. du 29 Avr. 1949 au Collège d'Anagni).

      DANS NOTRE SEANCE IL S'AGIRAIT D'ABORD DE DECELER ET DE REJETER LES ERREURS DE CES DEUX SORTES: la pétrification de l'Église, opposition rigide et systématique à toute nouveauté dans la vie de l'Église, et la négation, plus ou moins explicite, de la valeur absolue et permanente du dogme catholique et de la constitution de l'Église, ainsi que des conséquences qui s'en dégagent sous plusieurs aspects pour la vie ecclésiale.

      MAIS CETTE DOUBLE CRITIQUE, PLUTOT NEGATIVE, NE SUFFIRAIT PAS. APRES ELLE IL FAUDRA FAIRE ENCORE L'ANALYSE DU CHANGEMENT ET DE L'ADAPTATION DE L'EGLISE.

      EN QUOI CONSISTE, EN QUOI PEUT-ELLE CONSISTER, CETTE ADAPTATION? N'EXISTE-IL PAS LE DANGER D'INTERPRETER CE MOT DANS UN SENS EQUIVOQUE, TROP PASSIF OU, AU CONTRAIRE, TROP FLUIDE? DE QUELLE FAÇON L'EGLISE PEUT-ELLE ASSIMILER SANS ADULTERATION DES ELEMENTS HISTORIQUES ET HUMAINS?

      ENFIN LES ASPIRATIONS DE RENOUVELLEMENT QU'ON CONSTATE DANS LE MONDE CATHOLIQUE D'AUJOURD'HUI DEVRONT ETRE TRIEES AFIN DE SAVOIR CE QU'ELLES CONTIENNENT DE LEGITIME ET D'ILLEGITIME, D'UTOPIQUE ET DE REALISABLE.

      Cette assimilation et cette adaptation là se sont accomplies et s'accomplissent toujours au cours de l'Histoire, sans préjudice pour la substance et la structure de l'Église. Dans ce procès il y des limites essentielles dues à la nature même de l'Église («aspect fondamental du problème: théologie de l'adaptation) et des limitations circonstancielles et purement historiques, conséquence de la faiblesse des hommes et de la diversité de situations qui se présentent en fait, (histoire de l'adaptation). L'analyse conjointe, de l'historien et du théologien, permettra donc de présenter l'énorme effort réalisé au cours des siècles par l'Église et les possibilités pour un avenir prochain en même temps que l'échec radical de tout adaptationisme outrancier (ça du modernisme).

      En face de l'évolutionnisme et du transformisme théologique l'Église affirme la permanence éternelle de sa propre structure essentielle, instituée par Jésus-Christ, et l'immutabilité du dogme révélé par Lui aux hommes. Dans ce domaine toute innovation équivaudrait á une adultération du dépôt sacré. Si, sous ces aspects, il peut y avoir progrès ou évolution, ce ne sera que d'une façon homogène, «dans son propre genre, c'est-à-dire dans le même dogme, le même sens et la même sentence», selon l'expression de St. Vincent de Lerin rappelée par le Concile Vatican (Constitution dogmatique sur la foi catholique, chapitre 4) et par SS. Léon XIII (Lettre Testem Benevolenciae au Cardinal Gibbons, du 22 janvier 1899).

      Â«Le dogme n'est pas le fruit perfectible de la réflexion philosophique» (Concile Vatican). Il conserve toujours la même signification; il n'admet pas de changements ou des interprétations nouvelles. Le charisme de la vérité, qui réside dans la succession de l'épiscopat, n'a pas comme but «de maintenir ce qui est le meilleur et le plus conforme à la culture de chaque âge, mais de faire qu'on ne croit jamais d'une façon différente et que la vérité absolue et immutable prêchée dés la première époque par les apôtres ne soit jamais comprise autrement». «De la même façon l'Église ne se reconnaît aucun droit d'innover sur la substance des sacrements». (S.S. Pie X, Lettre Ex Quo aux Evêques orientaux). Tout ce qui appartient à la structure communiquée à l'Église par son divin Fondateur est immuable: «dans ses caractères essentiels et sa vie intérieure (cette structure-là) était (dès les premiers jours de l'Église) la même qu'aujourd'hui» (S.S. Pie XII, Disc. à 7000 étudiants, le 30 janvier 1949).

      Non seulement la doctrine et la structure de l'Église sont immuables, mais ce même caractère se transmet, d'une façon plus ou moins profonde, à d'autres aspects et d'autres domaines de la vie ecclésiale, tels que la morale, l'expression conceptuelle et linguistique de la vérité religieuse, l'interprétation de l'Ecriture, l'apologétique, les formules rituelles, la liturgie, le régime disciplinaire de l'Église, l'ascétique, les méthodes d'apostolat, etc. Toutes ces choses ne sont pas également immuables mais dans la mesure où elles se trouvent en connexion avec la foi, elles participent aussi, à différents degrés, de la stabilité et de la permanence de celle-ci.

      Â«Les principes de la moralité sont basés sur les vérités de la foi» (Pie XII, Disc. au Cong. Int. de la Fed. Fém. Cath. le 18 Av. 1952). Dans leur essence ils sont donc aussi immuables que celle-ci. La morale n'envisage seulement les circonstances muables et les sujets changeants qui doivent pratiquer ses préceptes, mais la loi divine immuable, naturelle et révélée. La prétention de ceux qui affirment que «l'Église n'est pas capable de défendre efficacement la morale évangelique car elle s'attache obstinément à des doctrines immuables, inconciliables avec les problèmes modernes» a été condamnée dans le décret Lamentabilis (Denz. 2063). D'une façon analogue les principes basiques de la morale sociale ou publique et particulièrement «ceux qui énoncent les missions de l'Église, de la famille et de l'État, en matière d'éducation, reposent sur la nature et la vérité révélée» et «ils ne peuvent pas être altérés par les flux et le reflux des événements» (Mess. aux caths. belges le 3 sept. 1955).

      Les notions et les termes employés par l'Église enseignante pour exprimer la vérité religieuse, doivent être conservés prudemment pour ne pas convertir le dogme en roseau agité par le vent (Humani Generis). Une seule syllabe pouvant faire connaître la vérité de tout un dogme (Pie VII: Lettre Magno et acerbo à l'Archevèque de Mohilev du 3 sept. 1816), les précautions de l'Église par rapport au langage et particulièrement à celui des versions bibliques sont nécessaires, afin que le trésor de la foi ne soit pas à la merci des vicissitudes, changements et nouveautés sémantiques: l'Église est toujours d'une seule langue et d'un seul mot. (Gen. II, I).

      L'apologétique n'est pas moins liée à la foi qu'elle tâche de défendre: elle ne peut abandonner, sous le prétexte d'une plus grande efficacité aucune partie, si minime qu'elle le soit, du trésor qu'elle aspire à conserver. Les argument apologétiques ne sont pas conçus seulement en fonction de la mentalité, toujours muable, des sujets qu'on veut convaincre, mais aussi, et surtout, de la vérité immuable qu'on défend, laquelle doit être exposée intégralement sans occultation ni diminution d'aucune sorte, sans aucune espèce de marchandage qui puisse faciliter son acceptation, même si cela peut scandaliser ou choquer les interlocuteurs, comme St. Paul à Athènes (Act. 17). «Pour attirer la volonté des non-croyants, il n'est pas légitime d'omettre certains points de doctrine, comme s'ils avaient moins d'importance, ou de les mitiger de façon à modifier leur sens, incessamment maintenu par l'Église» (Léon XIII: Lettre au Cardinal Gibbons). Les mêmes idées sont exprimées dans l'Humani Generis par rapport à l'irénisme imprudent qui voudrait changer les méthodes apologétiques ou l'ensemble de la théologie «afin que le Royaume du christ soit plus efficacement propagé dans tout le monde entre les hommes de toutes les civilisations et de toutes les opinions religieuses».

      Â«La liturgie a des relations très étroites avec les principes doctrinaux proposés par l'Église comme vérités certaines» et par conséquent «elle doit se conformer aussi à la foi catholique enseignée par le magistère ecclésiastique». «Si nous voulons distinguer et déterminer d'une façon absolue et générale les relations qui existent entre la foi et la liturgie nous pouvons affirmer avec raison que «la loi de la foi doit établir celle de l'oraison» (Mediator Dei). «La liturgie ne crée pas la foi; au contraire, elle la suppose» (Bule Munificientisimus Deus). Les nouveautés liturgiques pourraient introduire des erreurs par rapport au dogme et à l'ascétique: cela explique aussi l'immutabilité, plus ou moins accusée, des formules rituelles et des prières du culte.

      Enfin, l'ascétique et l'apostolat, tout en admettant une diversité de méthodes et d'écoles, dépendent essentiellement des données suministrées par la foi, telles que la sainteté, la grâce, le sacerdoce, le péché et de certains enseignements concrets du Christ, comme par exemple, les conseils évangéliques.

      On pourrait citer encore beaucoup d'autres exemples tirés des différents domaines de la vie ecclésiale. Mais il suffira de dire, comme principe général, que tout ce qui se rattache à la foi et á la vie de la grâce dans l'Église participe dans une certaine mesure de leur immutabilité. «Le principe de nos ancêtres 'nihil innovetur nisi quod traditum est' qui a surtout application dans le domaine de la foi ou il faut l'observer inviolablement, doit servir aussi de norme pour régler ce qui est susceptible de changement, quoique á cet égard il faut aussi rappeler la sentence: 'non nova sed noviter'» (Ben. XV, Enc. Ad Beatissimi Apostolorum Principis, citée par S.S. Pie XII, Disc. aux Evêques et Archevêques le 31 Mai 1954).

      L'IMMUTABILITE EST-ELLE, DONC, LA REGLE SUPREME DE L'EGLISE ET TOUT CE QUI SOIT CHANGEMENT, ADAPTATION, NOUVEAUTE, DOIT ETRE SYSTEMATIQUEMENT ELIMINE DU DOMAINE ECCLESIAL? CE QUE NOUS VENONS DE DIRE SEMBLE LE DEMONTRER.

      OR, la vie et les enseignements de l'Église montrent qu'il n'y a pas de contradiction entre l'idée d'un développement vital de l'Église et celle de son immutabilité essentielle.

      Â«Il faut haïr la façon imprudente de penser selon laquelle tout ce qui est neuf doit être considéré par la fait même comme réprobable, au moins, comme suspect» (S.S. Pie XII, Enc. Div. Afl. Esp.). On ne rejette pas d'emblée «ce qui, en matière de théologie, est complètement neuf» quoique il doit être examiné attentivement et avec précaution» (Disc. à la Cong. Gen. de la Comp. de Jésus, sept. 1946). Il est vrai qu'aujourd'hui «on attend du nouveau plus de ce qu'il peut donner» mais ce désir de nouveauté qui «manque parfois de clarté et de précision dans ses buts et de discernement dans le choix des moyens» n'est pas entièrement dépourvu «de fondement dans son objet ni de noblesse dans ses motifs» (Au Sacre Collège Noèl 1954).

      Ainsi, par exemple, «il y en a qui, ne se rendant pas compte des conditions de la science biblique, affirment parfois que l'exégète catholique de notre siècle n'a rien à ajouter à ce qui a êté dit par l'antiquité chrétienne: il est certain que notre époque a posé beaucoup de questions qui ont besoin d'une nouvelle recherche et qui stimulent l'activité scientifique des interprètes d'aujourd'hui... il reste encore beaucoup de questions, et parfois même de très graves, dont l'explication et discussion peut et doit entretenir librement les interprètes catholiques». (Enc. Div. Afl. Esp.).

      En face du monde il serait aussi une erreur de croire que des problèmes réellement nouveaux, jamais connus dans les passé, ne puissent pas se présenter aujourd'hui et que le répertoire d'attitudes et de solutions sociales de l'Église soit déjà épuisé. «Les conditions difficiles et cruelles de l'heure présente ne sont peut être que le prélude de l'aurore d'un nouveau développement dans lequel l'Église, qui a été envoyée à tous les peuples et à tous les temps, se trouvera en face de devoirs entièrement inconnus dans les âges passés, et que seulement des esprits courageux et résolus pourront mettre au bout» (Au Sacre Collège 1943).

      En ce qui concerne le besoin apostolique, on aurait tort aussi de penser que l'Église s'abandonne à un immobilisme sans problèmes et sans réactions nouvelles. Léon XIII dans sa Lettre au Cardinal Gibbons, tout en affirmant que l'Église se maintient toujours «dans le même dogme, dans le même sens, dans la même sentence» affirme que en ce qui a trait à «la discipline de la vie» l'Église n'a jamais méconnu le changement des moeurs et des circonstances. «Qui mettra en doute, qu'elle le fera aussi maintenant si le salut des âmes l'exige?». (Léon XIII, Lettre au Cardinal Gibbons).

      Du point de vue de l'ascétique de la vie et de l'apostolat des religieux, tout en affirmant que «l'état de perfection est une des ces choses qui ne changent jamais malgré la mutation des temps» le Pape invite les religieux à «s'adapter au caractère et aux nécessités des hommes de l'époque» «pour aller á la rencontre des temps nouveaux avec des méthodes nouvelles et adéquates» et à la recherche «de forces spirituelles qui animent leurs prochains ou le désir caché qui les conduisent» car «dans les hommes et par le fait même d'être des hommes et plus encore s'ils sont chrétiens, même s'ils tombent dans des erreurs et s'ils s'embrouillent dans le mal, il y a toujours quelque chose de bon et un désir caché d'un plus grand bien». (Disc. au Cong. Int. de religieux le 27 nov. 1950). Ce renouvellement exige des précautions, il ne suppose pas la renonce ou le mépris de ce que «au prix de grands efforts ont réussi á obtenir les ancêtres, mais d'adapter aux moeurs actuelles les enseignements des fondateurs sans se laisser entraîner par les postulats du monde, ni prêter l'oreille á ses conseils et ses suggestions». «S'il y a une inquiétude insolite chez les jeunes qui proclament qu'il faut être de son temps, si certains de ces jeunes parmi les religieux veulent changer les fondements du futur apostolat, il y a dans cette attitude une partie de raison car les fondateurs qui firent les lois des instituts religieux pensèrent eux-mêmes à des oeuvres nouvelles pour aller au devant des nécessités de l'Église. Et c'est ainsi que naquirent les entreprises qui n'admettaient pas d'être retardées, de sorte qu'eux aussi, s'adaptaient aux exigences de leur époque» (Idem, id.).

      Il faut même éviter qu'une espèce de décalage entre le genre de vie des familles religieuses et celui du monde ne devienne une «barrière ou qu'il soit cause d'échecs». «Certains usages que dans un autre complexe culturel avaient peut être un sens ne l'ont plus aujourd'hui, et des jeunes gens attirés par la vie religieuse n'y trouveraient peut être que des obstacles pour sa propre vocation». (Disc. aux Ordres et Congr. Fém. le 15 sept. 1952).

      Par rapport à la liturgie il faut tenir compte qu'elle «est formée d'éléments humains et d'éléments divins» et que si «ceux-ci ayant été établis par le divin Rédempteur, ne peuvent en aucune façon être changés par les hommes, les premiers, peuvent subir des modifications diverses à mesure que les nécessités des temps, des choses et des hommes le demandent, et que la hiérarchie ecclésiale, forte de l'aide du Saint Esprit, l'approuve». «Le culte s'organise et se développe en fonction des circonstances et des nécessités des chrétiens, il s'enrichit incessamment avec de nouveaux rites et de nouvelles formules et cérémonies». (Enc. Md. Dei).

      La nécessité de renouvellement de l'enseignement théologique et du langage de l'Église a été aussi affirmée par celle-ci. Sans ignorer que «l'immuable, personne ne doit le 'muer'», les gens d'Église «doivent s'exprimer, soit en parlant, soit en écrivant, de façon à être écoutés avec facilité et goût par les hommes de leur temps. Les questions choisies, les façons de les poser, les arguments utilisés, la même façon de s'exprimer doivent s'adapter prudemment à la tendance et au caractère de ces temps là». «Les problèmes actuels il faut les étudier et les résoudre». (Disc. à la Cong. Gen. de la Comp. de Jésus, en sept. 1946).

      Il ne faut pas qu'une peur équivoque empêche le développement normal de certains aspects difficiles ou considérés comme dangereux de la vérité chrétienne. La recherche théologique ne peut pas être arrêtée au nom d'une fausse prudence. Même les fidèles ne doivent pas être privés des bénéfices qu'ils peuvent tirer de la considération de certains dogmes ou aspects de la foi. Par exemple à propos de la doctrine du Corps mystique, S.S. Pie XII affirme que «la crainte des erreurs possibles ne justifie pas qu'on s'empêche de voir dans cette profonde doctrine quelque chose de dangereux et se priver d'elle comme le fruit a un paradis beau et défendu». «Les mystères divins ne doivent pas être considérés comme nuisibles pour les hommes: ils ne doivent pas rester sans fruit comme un trésor caché sous la terre». (Enc. Mys. Cor.).

      IL SEMBLE DONC QU'IL PEUT ET QU'IL DOIT Y AVOIR DANS L'EGLISE UNE CONSTANTE ADAPTATION AU SIECLE ET AUX CIRCONSTANCES ET UNE MUTATION HISTORIQUE VISIBLE QU'ON NE SAURAIT CONSIDERER COMME UNE MANIFESTATION D'OPPORTUNISME MAIS COMME UNE EXIGENCE DE LA PROPRE NATURE DE L'EGLISE ET DE SA LOI VITALE, C'EST-A-DIRE DE SA FAÇON PARTICULIERE D'ETRE (STARE) ET DE SE MOUVOIR DANS LE TEMPS.

      S.S. Pie XII a beaucoup insisté sur ce point. «L'Église ne se pétrifie pas» «elle ne se refuse pas á tout progrès intérieur» elle suit incessamment et sans heurt le chemin providentiel des temps et des circonstances. Voilà les sens profond de sa loi vitale d'adaptation que certains, incapables de se lever jusqu'à cette conception magnifique se représentent comme un opportunisme». (Disc. du 20 fév. 1946). «L'Église est toujours jeune. Avec la force de Dieu, elle ne peut pas vieillir. Sa vigueur de jeunesse est toujours renouvelée». (Disc. du 7 sept. 1947). «L'Église est ancienne en même temps qu'éternellement jeune». «Elle a une histoire très riche mais elle ne se perd pas dans l'histoire: elle n'a pas passé, elle est toujours et surtout, présente. Elle vit dans le temps et pour le jour où l'on vit; pour les hommes de chaque époque. Il est vrai que l'Église, comme la foi, s'appuie sur de grandes vérités et fondements spirituels. Mais l'Église n'est pas une réalité bornée et prisonnière de la théorie. Au contraire, elle est toujours vérité approfondie, réalité et action, vie, amour, force, réalisation». (Disc. du 4 janv. 1948 au Mouv. de l'avant-garde cath. italienne). «Peut-être au moment actuel elle a l'air d'être vieillie tandis que ce sont les idoles qui semblent jeunes. Mais ce n'est pas ainsi: la plupart des systèmes idéologiques sont passagers et s'il y en a parmi eux certains dont l'influence semble être longue et profonde, ils doivent suivre aussi la loi de l'histoire: ils montent, ils triomphent ils déclinent. Tandis que l'Église a reçu de son divin fondateur le pouvoir de surmonter cette loi». (Disc. à des étud. de la Sorbonne le 10 Av. 1953). L'Église est un organisme vivant: elle s'accroît et se développe... en s'adaptant aux circonstances et aux exigences qui se présentent au cours des temps». (Mediator Dei). «Elle est un organisme vivant comme les hommes qui la forment un organisme vivant substantiellement, toujours égal à soi-même» et qui comme tous les corps vivants «se développe et tend à sa maturité». «Le Corps mystique du Christ, de la même façon que les membres physiques qui le constituent, ne vit pas dans l'abstrait, en dehors des conditions toujours changeantes du temps et de l'espace: il n'est pas séparé du monde qui l'entoure. Il est toujours de son siècle, il avance à chaque jour, à chaque heure, en s'adaptant incessamment à la société dans laquelle il doit agir». (Disc. du 29 Av. 19490.

      L'Église «est bien plus qu'un simple système idéologique, elle est une réalité comme la nature visible comme le peuple ou l'État. Elle est un organisme bien vivant avec sa finalité, son principe de vie propre, immuable dans la constitution et la structure que son divin fondateur lui-même lui a données. Elle a accepté et elle accepte les éléments dont elle a besoin ou qu'elle juge utiles à son développement et á son action: hommes et institutions humaines, inspirations philosophiques et culturelles, forces politiques et idées ou institutions sociales, principes et activités. Ainsi, l'Église s'étendant dans le monde entier a-t-elle subi au cours des siècles divers changements, mais dans son essence elle est toujours restée identique à elle-même parce que la multitude d'éléments qu'elle a reçu furent dès le début constamment assujettis à la même loi fondamentale». (Disc. au Cong. Int. de Scienc. Hist. le 7 sept. 1949).

      On vient de montrer qu'on peu parler d'adaptation, de développement, de croissance en référant ces notions à l'Église. MAIS QUEL EST LE DYNAMISME INTERIEUR DU PROGRES DANS L'EGLISE? QUELLES SONT LES LOIS VITALES DE SON ADAPTATION? QUELLES SONT LES POSSIBILITES IMAGINABLES DANS UN AVENIR PROCHAIN?

 

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